Dédales
(extraits / projet de livre)
Créer du sens, créer du lien, construire et déconstruire, laisser son travail être reconstruit et interprété.
« Dédales » est une œuvre collaborative entre deux frères, Aurélien Dumez, photographe et Calixte Hulaux, auteur.
« Dédales » est un travail de plusieurs mois, une réponse de l’un à l’autre. Une réponse en prose aux photos d’Aurélien dans la première partie, une réponse en image aux textes de Calixte dans la deuxième partie.
Nous explorons à travers cette œuvre, la nature et la ville, la pause et le temps qui passe, le vide et le trop.
Nous interrogeons les lieux dans lesquels nous vivons, en voulant questionner l’empreinte de l’être humain dans un monde façonné par lui, à travers un cheminement sensible et poétique.
Nous interrogeons les lieux dans lesquels nous vivons, en voulant questionner l’empreinte de l’être humain dans un monde façonné par lui, à travers un cheminement sensible et poétique.
Vous trouverez ci-dessous des extraits du livre que nous souhaitons publier.
Partie 1
Des pétales emportés par le vent, des vies qui s’effacent.
Dans le passage du temps, des souvenirs de notre espace.
Ce monde était à nous, par le simple fait d’ouvrir les yeux.
Tant pis si le reflet n’était pas net, l’important était de nous immortaliser, d’occuper l’espace en dedans et au-delà.
Peur du vide et de l’incertain, nous voulions rester indéfiniment sur scène et sous les projecteurs. Mais bien sûr, à s’inonder de lumière, nous avions fini par oublier que c’était dans l’obscurité qu’on y voyait le plus clair.
Tant pis si le reflet n’était pas net, l’important était de nous immortaliser, d’occuper l’espace en dedans et au-delà.
Peur du vide et de l’incertain, nous voulions rester indéfiniment sur scène et sous les projecteurs. Mais bien sûr, à s’inonder de lumière, nous avions fini par oublier que c’était dans l’obscurité qu’on y voyait le plus clair.
Sans sève et sans soif, nous nous sommes donc mis à errer sur une terre amère de nos tentatives pour la quitter,
A nous faire moquer par des cieux atterrés par nos échecs de les rejoindre.
A nous faire moquer par des cieux atterrés par nos échecs de les rejoindre.
Et entre les deux, le temps lui, toujours impatient, nous moissonnait sur plusieurs lignées.
Alors que le vent vint, nous nous laissâmes souffler parce que nous savions enfin,
Alors que le vent vint, nous nous laissâmes souffler parce que nous savions enfin,
Que notre saison touchait à sa fin.
Partie 2
J’ai laissé le hasard me mener ici, en suivant simplement l’histoire de ma vie.
Des inconnues à en perdre la raison, je me mue devant ces nouveaux horizons.
Si un jour le vent tente de m’emporter hors de ces murs, je le sais maintenant que sur ces pavés mes pas resteront sûrs.
Regardez-les, ils me jugent tous comme un étranger. Il faut dire qu’ils n’ont pas tort, je ne me sens pas d’ici, j’ai toujours pensé que dans le dehors j’étais destiné. Oui d’accord j’ai le regard noir, mais je vous rassure, le ciel ici me rend la pareille.
Alors qu’ils continuent de patauger dans leur bac à sable en été, moi c’est décidé je la quitte cette baraque hypothéquée.
On se rejoint plus tard ? Bien sûr. Toujours au même endroit ? La question ne se pose même plus. Bonsoir comment vas-tu ? Oui la table là-bas, comme d’habitude. Non, cette fois-ci on sera cent fois plus, on accueille des compagnons de route dans notre groupe, dans nos rites, dans notre boucle.
Dans notre vie cyclique mais jamais cynique, car dans les bonnes conditions le plaisir se fait toujours de répétitions.
Cinq heures du matin. Faut se lever tôt pour une miette de paix. Après ça sera trop tard. Les heures voleront au-dessus des têtes, on criera pour s’entendre parler, et faudra que ça coure, et faudra que ça râle mais faudra surtout sortir le plus beau des sourires pour faire croire, puis passer la journée à se faire hanter par des « Tu as fini ? » « Ah tiens, je voulais te parler » « Allez courage, il te reste quatre heures », Ouais, ouais on connait la chanson, justement, laissez-moi simplement savourer le silence des heures d’avant peine.